L’ile de Navarino, aussi appelée Navarin ou Uceniaka pour les Yamanas, est l’île la plus australe du Monde. Elle est située à l’extreme Sud du continent chilien, en dessous d’Ushuaia, et fait donc partie de la région Antarctique Chilienne.
Puerto Williams et Puerto Toro sont les uniques villages de l’île et ne comptent pas plus de mille habitants. Il est très compliqué de se rendre sur l’ile, il nous a fallut beaucoup de temps et de patience pour réussir à monter dans l’un des rare ferry de gaz en direction du port de Puerto Williams (Article explicatif). Après plus de deux jours à travers les fjords la découverte de l’île du bout du Monde fût magique. Les couleurs étaient plus intenses, le silence plus pure, le vent plus doux…
Toujours aussi fan de randonnée nous savions par avance qu’un des plus beau trek du monde se trouve sur cette ile. Il se nomme « Los Dientes de Navarino » et se réalise sans matériel spécifique. C’est une boucle de 43km qui se fait sur 4 ou 5 jours en marchant en moyenne 5 ou 6h par jour. Tous le trajet permet de contourner les fameuses montagnes pointues nommée « los Dientes » et ainsi de les contempler sous diverse aspects (Montagne que l’on voit au loin à gauche)
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A savoir avant de s’embarquer dans le trek de Navarino:
Le niveau de difficulté est moyen voir un peu compliqué. Il a énormément de passages un peu technique et surtout il n’y a pas de vrai sentier. Il faut donc sans cesse essayer de se repérer aux balises qui sont plus ou moins évidentes.
Cependant pour les plus téméraires, nous n’avions que 3 jours à consacrer à ce trek, et en marchant plus de 6h par jours, soit une 15 iene de kms, c’est largement faisable. (Voir en 2j et demi)
Le trek se fait totalement en autonomie, il n’y a pas de guide, camping, de point d’eau, de lieu personnel sur place… Il faut donc bien se renseigner avant sur les différentes étapes du parcours et anticiper, selon votre niveau, des lieux où vous dormirez etc…
Pour ajouter un côté encore plus « grande expédition du bout du monde » à ce trek, vous devez vous rendre à la police en début de parcours pour annoncer notre départ et leur donner le jour officiel de votre retour. Si nous n’êtes pas rentrés dans les 12h après votre retour annoncé, ils envoient une équipe vous chercher dans les montagnes ! Hum rassurant tous ça hein 🙂 !!
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Nous voilà partis sous un ciel bleu incroyable ! Et oui en effet, ce trek est bien plus compliqué que ceux que nous avions fait jusqu’à présent. Il n’y a pas vraiment de sentier, nous devons nous frayer un chemin à travers les herbes basses, les cailloux, les ruisseaux. C’est évidemment bien plus naturel et magnifique que les sentiers qui dénaturent le paysage mais c’est aussi bien plus fatigant.
Premier jours nous parcourons 20 kms. Les paysages se succèdent et nous chamboulent. Seuls au monde dans un décors magnifique, que nous avons la chance de contempler avec le soleil, je ne cesse de me répéter en boucle que je suis « au bout du Monde ». Cette simple idée de liberté, ajoutée à la pureté du lieu, nous rend légers et uniques.
Et puis le bout du monde je ne le voyait pas comme ça ! Je l’imaginais plus austral, sec, froid et finalement le temps est doux, même ensoleillé aujourd’hui et la faune et la flore y sont riches. Je ne réalise pas être sur l’île de Navarino, si proche du pôle sud.
Nous planterons la tente au coucher du soleil au pied d’un lac et abrité par un barrage de castors. Ce lieu est parfait pour passer la nuit, on vous le recommande. Il se trouve proche de la borne 17 du trek Los dientes de Navarino.
Au réveil surprise ! le temps n’est effectivement pas le même, le froid se fait ressentir et je réalise enfin où je suis. Heureusement il n’y a pas de pluie et nous aurons même droit à de jolies éclaircies dans l’après midi. Ainsi nous avons avancé et profité comme il se doit de ce parc grandiose.
Seconde nuit dans une forêt au niveau de la borne 32 (du trek « los dientes de Navarino »). On sent la pluie arriver et c’est effectivement le cas. Dans la nuit nous sommes réveillés par une grosse tempête. Heureusement nous sommes bien abrités par les arbres et que notre tente est top!
Au petit matin grande surprise : n’est plus une tempête de pluie mais de neige qui s’abat sur nous!
Oups, le semblant de sentier qu’on essayé tant bien que mal de repérer les jours précédant a complètement disparut et le vent et la neige ne nous rendent pas la tâche facile !
On ne vas pas vous mentir, nous n’avons pas autant apprécié cette journée. C’était éprouvant physiquement et moralement. Après quelques heures dans le froid de haute montagne, nous n’avions qu’une hâte: rentrer et de se mettre au chaud devant le poil de notre refuge !
Arrivée au village les policiers semblaient plutôt inquiets. La tempête de neige n’était pas prévue et ils avaient laissé partir pas mal de monde. Il nous ont confirmé que le temps était souvent instable sur l’ile de Navarino mais jamais de changements aussi radicaux. A croire qu’on a cherché à nous tester ?!
Qui ? Pourquoi ? On ne sait pas mais on s’est encore une fois surpassés et ce trek restera gravé dans nos mémoire et sur nos chaussures !
Il est donc vraiment important de partir en connaissance de cause. La nature est capricieuse et en montagne cela peut vraiment être dangereux. Alors informez vous sur le climat, les sentiers et surtout préparez vous pour ce genre de trek. Il faut se connaitre, connaitre ses limites pour ne pas se mettre en danger.
On a beaucoup pensé à vous en haut de ces montagnes enneigées, seuls au monde, l’Antarctique en ligne de mire. Car même si on se dit grands, forts et soit disant aventuriers, on se sent toujours un peu perdus sans les êtres qui nous sont chers ! ❤
Ouf, tout est bien qui finit bien avec une dose d’adrénaline en plus.le plateau du Vercors va vous semblez bien plat.
Allez on vous souhaite un bon retour ,en espérant vous voir bientôt.
Bises
Justement, il faudra faire une initiation au raid hivernal sur les hauts plateaux du Vercors.
Soyez quand-même prudents
Bisous de nous deux
Oh la la, c’est flippant votre bout du monde, mais il faut bien le reconnaître tellement beau. Maintenant il est temps d’être un peu moins explorateur de l’extrême pour la remontée en terres un peu plus civilisées. Profitez en bien. Plein de bisous. Marraine